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DES COURTISANES PARISIENNES


Discours de Madame ANDRÉ.
Mesdames,

Conasse est le premier mot que j’offre à votre indignation. Ce mot terrible, fait lui seul pour révolter toutes les Courtisanes, j’ose dire même celles à qui il convient le plus, nous est adapté sans cesse par des milliers de Petits-maîtres impuissants qui ne devroient trouver dans notre grandeur que le reproche de leur petitesse. J’en appelle à Mesdames de Guémenée, de Monaco, Le Jay, de Lamballe, Granvalle, Dugazon, Contat, Ballainvilliers, de la Rive, Vitry, Reims, Michel, etc., etc., etc. Combien de fois cette épithète outrageante n’a-t-elle pas noirci leur réputation ?

Un autre mot, non moins injurieux que le premier, est celui de Têtasse. Têtasse, Mesdames, est lui seul aussi dégoûtant que tous les autres. La mortification tacite qu’éprouvent à chaque instant celles que l’âge ou l’excès de la jouissance ont rendues Têtassières, n’est-elle pas assez douloureuse, sans y ajouter le reproche de cette malheureuse situation ?

Madame André alloit continuer son énumération, lorsqu’elle fut interrompue par Manon St. Pré, dont voici les propres paroles :

« Et foutre ; Mesdames, pourquoi voulez-vous interdire ce foible moyen de vengeance aux malheureux individus que le Ciel a privés de ses faveurs. S’il n’est point de sale jouissance, il n’est point de sales propos. Au surplus, notre nature est de jouir, et notre délica-

    sieurs, pour obtenir les faveurs un peu gangrénées de l’ex-actrice de Beaujolois.