Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/99

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ger : « Va et raconte à Alexandre ce que j’ai fait de ces arbres, et dis-lui que toute maladie a son remède ».

Le messager transmit à Alexandre ce qu’il avait vu et entendu, et ce dernier comprit l’allusion. Après cela, il commença à éloigner graduellement les anciens fonctionnaires du pays et à les remplacer par des jeunes gens de son armée. Dès lors, ce système, devenu célèbre, a été adopté par tous les souverains.

De là, Alexandre se porta sur l’Inde. Avant de commencer la guerre, il y envoya des messagers chargés d’inviter les Hindous à reconnaître sa suzeraineté et à lui envoyer un tribut annuel. Mais ils refusèrent.

Alors, il y conduisit ses armées. Lorsque le combat commença, Alexandre vit devant lui une armée nombreuse sur le front de laquelle s’avançaient des éléphants montés par plusieurs hommes. Les cavaliers d’Alexandre s’effrayèrent quand ils virent les éléphants se ruer sur eux, et son armée se dispersa. Alexandre demanda conseil à ses dignitaires au sujet des éléphants. Ils lui conseillèrent de faire faire des éléphants en cuivre et en fer creux et de les mettre sur des roues. Il suivit ce conseil ; il ordonna en secret de préparer la construction de ces éléphants et en confia la charge à quelques officiers. Dans cet intervalle il écrivit au roi des Indes, voulant le tromper, et l’autre faisant de même. Chacun des deux voulait tromper l’autre. En même temps, le roi des Indes écrivait à d’autres rois avoisinants pour les informer de la venue d’Alexandre et les prier de venir à son aide, en les conjurant de se réunir et à être tous comme un seul homme, contre Alexandre. Il disait que, s’ils se divisaient, Alexandre marcherait contre chacun d’eux séparément, les vain-