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Alexandre, révolté de tant d’impertinence, rassembla les nobles de son État, leur lut cette lettre et leur demanda ce qu’ils en pensaient.

Ils estimèrent nécessaire, unanimement, de déclarer la guerre au roi de Perse.

Alexandre en parla à Aristote, qui lui conseilla de même de combattre, en lui disant :

« Ton étoile élevée annonce que tu vas conquérir beaucoup de pays. » Il le pria d’attendre quelques jours afin qu’il lui préparât des choses qui lui seraient utiles pendant l’expédition.

Cet Aristote, qui connaissait en perfection toutes les dix sciences, a écrit pour lui un livre sur la politique, manuel pour gouverner l’État, il y a mis de sages conseils, des talismans et des informations médicales touchant l’homme et les animaux. Et il lui conseilla de prendre ce livre comme guide pour la conservation de sa santé ainsi que pour le gouvernement de son État.

Il lui prépara des talismans qui indiquaient le temps propice aux expéditions contre les ennemis, et aux conquêtes, et lui enseigna quelques conjurations qu’il devait répéter sans cesse.

« Sache, ô roi, » lui dit-il, « que les étoiles dirigent ce bas monde, et ce microcosme qui se trouve sous la sphère de la lune, est sous leur dépendance. Et sache, que chaque pays a des étoiles qui le dirigent. L’étoile de la Perse — c’est Mercure ; mais c’est Vénus qui la guide, et Jupiter est son protecteur. Saturne est son adversaire, tandis que Mars est son ennemi mortel.

Son défenseur est le soleil, et la lune est le sou-