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sait en ville, se mettait à crier d’une voix si forte qu’on l’entendait dans toute la ville.

Il y avait anciennement sept faubourgs autour d’Antioche ; le premier s’appelait Daphné ; le second, sur le chemin de la mer, s’appelait Gaïna ; le troisième, en dehors de la porte qui donne sur les vergers, était le faubourg de Bâb-ul-Nakhl (la porte des palmiers), ou Bâb-ul-Djénâna (la porte des jardins) ; il se trouvait au bord de la rivière ; le quatrième s’appelait Champ de Mars, là se trouvait une grande place de jeux, de la longueur de trois cents coudées et de la largeur de deux cents coudées, et de cinquante « Kassabate » de surface, bordée de soixante-douze colonnes, trente-six de chaque côté ; il se trouvait au milieu une colonne de la hauteur de quarante-trois coudées, et sa circonférence était de onze coudées.

Cette colonne est surmontée d’une statue équestre rattachée à toutes les colonnes environnantes. Lorsque l’Empereur avait une communication à faire au peuple, celui-ci se rassemblait au Champ de Mars (ou hippodrome) ; on faisait asseoir un petit garçon sur un cheval de bois, recouvert de fer, afin que cette statue aimantée attire à son sommet le cheval avec l’enfant, qui parlait de la part de l’Empereur, et ce qui produisait un grand étonnement.

Le cinquième faubourg était plus haut que le « Ménnechère » ; il s’y trouvait douze puits, dont l’un est si profond qu’on n’a pu en trouver le fond.

Il paraît qu’il y a eu des canaux conduisant à ce puits.

On les ouvrait pour les remplir d’eau en temps de siège, et l’eau affluait abondamment en ville, de sorte