Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

impérial, de tous les édifices du Gouvernement, des thermes et des marchés, des hôpitaux et des temples, s’élevait à quatre-vingt mille.

Et au port de Souwéïdiya il y avait une quantité innombrable de chariots, de bêtes de somme et d’embarcations qui transportaient le marbre, les colonnes et leurs bases.

Ils reçurent tous leurs salaires, leur nourriture, le fourrage, du trésor impérial, jusqu’à la fin des travaux, Lorsque la muraille fut achevée après trois ans et demi, on commença à bâtir la ville.

Pendant ce temps le roi était à Rome. Lorsqu’il apprit que son palais était terminé, il y envoya un magistrat spécial qui, après s’être persuadé que tout était en bon ordre, revint à Rome pour en aviser le roi. Ce dernier, après avoir consulté les astrologues, partit pour Antioche.

Le jour de son arrivée fut un jour extraordinaire, incomparable par la masse de peuple qui s’y était rassemblée et de troupes qui accompagnaient le roi !

Arrivé près d’Antioche il n’entra pas en ville à l’instant, mais d’abord il fit le tour de la ville et visita les bastions, la citadelle et tous les plus beaux édifices.

Il ordonna qu’on fit des barrages dans les canaux, afin que l’eau qui descend de la montagne n’entraînât pas la boue et le gravier, ce qui aurait été nuisible à la propreté de la ville.

La bonne eau y était rare ; à cet effet, il ordonna d’y faire entrer l’eau d’une source, connue sous le nom grec de Ploussia, qui signifie en arabe la maison de l’eau (béïte-ul-mâ).

L’Empereur y alla lui-même avec des architectes,