Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/48

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Il y a beaucoup de cellules et une porte de fer. On a planté devant le couvent un grand verger avec beaucoup d’oliviers, divers arbres fruitiers et cinq sources d’excellente eau. Et l’église de St-Onuphre l’Anachorète est ici. Puis on monte vers la montagne de Ste-Catherine, qui se trouve à quatre milles du couvent de Loudja. Elle est très élevée et difficile à escalader. Quand tu arriveras à son sommet, tu verras qu’elle consiste en un rocher unique. Le corps de Ste-Catherine se trouvait sur la cime de ce rocher. Lorsqu’elle se mourait martyrisée à Alexandrie, elle pria Dieu de transporter son corps au mont sacré du Sinaï, et quand ses bourreaux lui eurent coupé la tête, les anges emportèrent son corps et le déposèrent sur cette montagne où il est resté pendant de longues années, gardé par deux anges assis à ses côtés jour et nuit, jusqu’à ce que Dieu voulut bien faire connaître l’histoire de ce miracle à l’évêque du mont Sinaï. Alors l’évêque se rendit en ce lieu avec ses moines et enleva le corps de Ste-Catherine qu’il déposa à la grande église, qu’on appelle depuis : « La grande église dédiée à Ste-Catherine », comme en témoignent les chroniques. L’endroit où le corps de la sainte était resté, sur la cime de la montagne, est encore visible aujourd’hui et le sera jusqu’à la fin des siècles. Il en est de même des places où étaient assis les deux anges, l’un à droite et l’autre à gauche.

En retournant vers le couvent de Loudja et le dépassant d’un mille, tu verras le rocher que Moïse frappa de son bâton pendant qu’il traversait le désert, d’où il fit jaillir douze sources d’eau, où vinrent boire les fils d’Israël. Sa hauteur, ainsi que sa largeur sont de deux