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Ainsi donc, le nombre des églises de ce saint couvent est de vingt-sept. En outre ce couvent possède une table énorme à laquelle mangent tous les moines ; une cuisine, une boulangerie, deux moulins tournés par des mulets et un moulin pour presser les olives et en faire de l’huile.

Dans la muraille du Nord du couvent se trouve une porte de fer de quatre tailles d’homme, au-dessus du niveau de la terre ; on passe le pain aux Bédouins par cette porte de la manière suivante : un moine s’assied dans la porte et descend un panier avec du pain aux Bédouins, donnant à chacun sa part ; on appelle cette porte « la porte des pèlerins ».

Vis-à-vis de la porte s’élève le clocher où sont suspendues, au lieu de cloches, cinq plaques, dont deux en bois, deux en acier et une en pierre ; on utilise les quatre premières pendant toute l’année et les grandes fêtes, tandis qu’on ne frappe la plaque de pierre que pour annoncer la mort de quelque moine. En dehors de cette porte il y a un grand verger avec des vignes, d’autres fruits et des légumes, arrosé de sources d’eau.

C’est dans la partie inférieure de ce verger que les Israélites ont fait le veau d’or.

À droite du verger, dans sa partie supérieure, vis-à-vis de la porte du saint couvent se trouve le cimetière des moines. On y entre par une petite porte du côté occidental et l’on y voit deux grands édifices, l’un à droite et l’autre à gauche ; celui de droite est destiné aux moines supérieurs et aux Pères, tandis que celui de gauche est pour le commun des moines. Tous deux sont remplis des dépouilles mortelles des frères.