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prière vers Dieu, qui lui ordonna de frapper la mer de son bâton. À peine eût-il levé le bras pour frapper la Mer Rouge, qu’elle se divisa en deux parts et il se forma un chemin sec. Les fils d’Israël entrèrent dans la mer et passèrent par la terre sèche, et la mer se dressa des deux côtés du chemin, comme deux murailles.

Lorsqu’ils sortirent de la mer, ils vinrent en ce lieu (Onyoûne Moussa, ou les sources de Moïse).

Quant à Pharaon et à ses troupes, avec leurs chariots et leur chevaux, lorsque les Israélites les virent entrer dans la mer, ils s’effrayèrent et se mirent à faire des reproches à Moïse ; mais celui-ci pria Dieu, et Dieu lui ordonna de frapper la mer de son bâton, en signe de croix. À peine l’eut-il fait, que la mer s’en retourna et engloutit Pharaon et ses troupes, et il ne s’en est pas sauvé un seul.

Quand les Israélites furent arrivés à cet endroit, ils ne purent boire de l’eau de cette source, parce qu’elle était amère, et ils donnèrent le nom de « Mourrâne » à cet endroit[1].

Ils se plaignirent de Moïse et celui-ci s’adressa à Dieu, et Dieu lui ordonna de jeter une branche dans l’eau, et l’eau devint douce. Dès ce jour et jusqu’à la fin du monde, ces sources existeront.

En quittant ces sources, tu iras pendant trois jours jusqu’à Ouadï-Garnazl, où se trouvent beaucoup de sources, mais elles sont toutes salées et amères.

Après avoir mis une journée à traverser cette vallée, tu arriveras devant deux chemins, dont l’un mène

  1. En hébreu et en arabe, « mourràne » veut dire « très amer ».