Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les environs de Jérusalem.


Mentionnons, avant tout, le Saint Sion, au Nord de Jérusalem. C’est ici que se trouvait la maison de Zébédée, et c’est ici qu’eut lieu la Sainte Cène et que Jésus lava les pieds de ses disciples. C’est en cette même maison que Jésus leur apparut après Sa Résurrection, les portes étant fermées, et que l’apôtre Thomas toucha Ses plaies.

Les tombeaux de David, de Salomon et de St-Etienne sont ici. La Sainte Vierge y a demeuré depuis l’Assomption de Jésus, jusqu’à Sa mort. Les apôtres y sont apparus dans les nuages pour ensevelir le corps de Notre-Dame. Aujourd’hui, cet endroit est entre les mains des Ismaélites qui n’y laissent entrer personne excepté les musulmans. En descendant un peu au Nord de Sion, tu verras le champ du potier, — cimetière des étrangers. C’est le champ qui a été acheté au prix des trente pièces d’argent qui avaient payé à Judas sa trahison du Christ. On y enterre les moines. Cet endroit est à un mille et trois portées de flèches du Saint Sépulcre. De là, on descend dans la vallée où se trouve le puits de Job. On dit qu’il s’y produit un grand miracle : dans les années heureuses le puits se remplit tellement qu’il déborde, et l’eau coule dans la vallée des Larmes ; et dans les années malheureuses, l’eau n’en déborde point. Un peu plus haut et plus près de la ville, là où l’on a scié les membres du Prophète Isaïe, se trouve son tombeau. Encore plus haut, on voit la source de Siloam, ce qui signifie en arabe « l’envoyé ». C’est ici que Jésus envoya l’aveugle qui recouvra la vue quand il s’eut lavé le visage.