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la matin pour laisser sortir les visiteurs, et après avoir fermé la porte, ils y apposent des scellés. Tel est l’usage ici. Il y a toujours auprès du Saint Sépulcre des orthodoxes, des latins, des Arméniens, des Coptes et des Abyssins qui entretiennent leurs églises respectives. Toutes les lampes appartenant aux orthodoxes sont au nombre de trois cent quatre-vingt-cinq, dont vingt-huit ne cessent jamais de brûler. En sortant de la Porte Sainte on voit à sa gauche trois colonnes de marbre blanc fendues, car c’est de l’intérieur de ces colonnes que le feu sacré est sorti anciennement.

À côté de la Porte Sainte il y a une autre porte (fermée) à droite ; entre ces deux portes s’élèvent trois colonnes de marbre vert. C’est par cette porte que Sainte Marie l’Égyptienne a voulu entrer au temple pour prier, mais elle en fut empêchée par une force invisible ; alors, elle s’arrêta en dehors de la porte et, en levant les yeux, elle vit au-dessus de la porte l’image de la Sainte Vierge ; elle lui adressa une prière, après quoi elle put entrer au temple, selon ce qu’on en dit dans sa biographie. Devant cette porte s’élèvent douze colonnes, et à sa droite il y a un escalier en pierre qui mène à une chambre habitée, et ceci est précisément le trône de Sainte Hélène. Cette chambre a une coupole en pierre. C’est ici que la reine était assise lorsqu’elle jugeait les Juifs pour la sainte croix. Sous cette chambre se trouve une chapelle abyssinienne. À gauche de la Porte Sainte il y a un clocher adossé au mur du Grand Temple[1] : il se compose de plusieurs arceaux et de jolies colonnes de marbre, au nombre

  1. Nous appelons Temple la réunion tout les édifices religieux.