Page:Récits de voyages d’un Arabe, trad. Lébédew, 1902.djvu/104

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Platon dit : Ô toi, qui accumules des richesses, la boue de ce que tu as rassemblé s’est collée à toi, et le plaisir en a été pour d’autres.

Diogène dit : Alexandre a vécu parmi nous dans le silence, et sa mort nous vaut un discours.

Jaros dit : En ce jour le troupeau garde son pasteur.

Libnon dit : En ceci, il y a une grande leçon. L’or qui était hier le trésor d’Alexandre, a servi aujourd’hui pour l’y enfermer.

Un autre dit : Tu seras bientôt suivi de celui que ta mort a réjoui, comme tu as suivi, en ce jour, celui dont la mort t’a réjoui.

Un autre dit : Alexandre nous a aimés de son vivant et nous avons perdu en lui notre soutien.

Un autre dit : Hier nous pouvions t’écouter sans oser parler devant toi. Aujourd’hui, nous parlons sans pouvoir t’entendre.

Un autre dit : Cet homme a fait périr quantité d’hommes, par ambition, mais en mourant il a dû céder son pouvoir à d’autres.

Un autre dit : La vie d’Alexandre n’a pas été aussi édifiante que sa mort.

Un autre dit : Ô toi, dont la colère portait la mort ! Peux-tu exprimer ta colère contre la mort ?

Un autre dit : Tes forteresses ont tremblé à ta mort, tandis que celles de tes ennemis en ont été fortifiées.

Un autre dit : Ô peuples ! Ne pleurez pas Alexandre ! mais pleurez sur vous-mêmes !

Un autre dit : Tu ne te contentais pas de la largeur du monde, comment supportes-tu l’étroitesse du tombeau ?