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Pila ouvrit le sac qui contenait le petit garçon, la figure en l’air. Le diacre l’examina et vit qu’il était bien mort. Il en eut même un peu pitié. Il défit les cordes de l’autre sac : la petite fille était couchée sur le ventre. Le diacre la retourna sur le dos et brusquement fit un pas en arrière, terrifié.

— Ah ! tu veux nous tromper, canaille ! Qu’as-tu fait ?

Pila eut un frisson.

— Petit père, ce n’est pas moi !

— Tu mens, brigand, avoue ton crime

— Ne crie pas ! Je t’en prie ! ils ont été tués par un ours.

— Tu mens ! Je vais chercher le stanovoï.

— Petit père, ne me perds pas, hurla Pila en se jetant à genoux. Une pierre du poêle est tombée et l’a écrasée… Je te donnerai tout ce que tu voudras ; ne me perds pas…

— Raconte comme c’est arrivé.

Le diacre était indécis : le récit de Pila avait ébranlé ses soupçons, et puis, la blessure semblait bien avoir été faite par une pierre. Mais qui sait, il l’avait peut-être assommée.

— Non ! je m’en vais avertir le stanovoL

— Petit père, je t’en supplie, aie pitié de moi, je t’ai tout dit. Je ne suis pas un brigand… Ils se sont fourrés dans le poêle pour avoir chaud… J’ai tenu la pierre qui les a tués : clic est très grosse.