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— Les deux enfants de la Syssoïka sont morts… Leur mère est en train de crever, et Syssoïko lui-même est bien malade.

— Vrai ? fit Aproska avec passion.

— Puisqu’on te le dit, bète !

— Où as-tu mis le lait ? demanda Matriona.

— La vache est tarie, fit Pila. J’ai beau eu la traire, rien n’est venu.

— Fichue bète ! tu n’as pas su t’y prendre. Quand je la trais, elle n’est pas à court. Tu es devenu joliment paresseux.

— Attends, salope ! si tu grognes, je vais te réchauffer les reins.

Le lendemain, Pila fit une boite, dans laquelle il coucha les deux petits cadavres, fourrés dans des sacs, et qu’il ferma avec des planches. Il attela son cheval et prit avec lui deux paires de sandales et des cruches de bois de bouleau que son voisin Marochka avait faites.