Pila tira la petite fille par une jambe et vit qu’elle était morte aussi : elle avait la tempe gauche écrasée ; on ne pouvait distinguer son visage, couvert de caillots de sang et de suie.
— Regarde un peu ! Syssoïko.
Celui-ci ne voyait pas très bien de sa soupente.
— Eh bien ? morte aussi ?
— Allons donc, tues aveugle ; elle est assommée.
— Menteur !
Pila coucha le petit garçon et la petite fille sur un banc et les regarda avec compassion.
— Dis donc, Syssoïko, ce n’est pas toi, au moins, qui les as assommés ?
— Ne dis pas de bêtises !
— C’est toi, bien sûr !
— Suis-je un fou pour tuer ma sœur ?
Pila hocha la tête, tandis que Syssoïko cachait sa tête dans sa pelisse.
Pila alluma une brindille de bouleau, à la lueur de laquelle il examina l’intérieur du poêle ; il aperçut alors une grosse pierre qui s’était détachée de la cheminée, et qui avait causé la mort des deux enfants.
— Regarde un peu ce bloc ! fit-il à Syssoïko, qui entr’ouvrit les yeux et resta bouche béante d’étonnement, sans pouvoir proférer un mot.
Le paysan emplit ensuite le poêle de bois, qui, en flambant, éclaira la cabane.
— Pauvres enfants, dit Pila en regardant