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Ivan se laissa persuader et trouva bientôt « cela » drôle : il ne tarda pas à être continuellement aux trousses d’Agacha. Pavel apprit aussi de son père comme c’était bon de vivre avec une fille : il se choisit aussi une fiancée.

Syssoïko vivait à côté de chez Pila. Leurs maisons étaient près l’une de l’autre. Ce Syssoïko était le plus pauvre diable du hameau, parce qu’il était rarement bien portant. Quand son père vivait, il allait avec lui à la chasse aux ours, mais ils n’y gagnaient que juste de quoi ne pas mourir de faim. Deux ans auparavant, son père avait été tué par un ours, que Syssoïko avait abattu, mais qui, en tombant, lui avait brisé l’épaule. Il se traîna à grand’peine jusqu’au hameau. Pila, qui était avec eux, rapporta l’ours et le chasseur. Quand il mena au pope le cadavre pour le faire enterrer, le prêtre s’y refusa et fit appeler le stanovoï qui crut que Pila et Syssoïko avaient tué le chasseur. Pourtant, il accepta l’ours et ordonna au pope d’enterrer le mort. Syssoïko vivait misérablement, et sans Pila il serait certainement mort ; il aidait celui-ci dans ses travaux, recueillait avec lui des plantes médicinales, et recevait en échange du pain et quelquefois même de la viande ; il aimait par conséquent beaucoup Pila.

Aproska et Syssoïko avaient grandi ensemble. Leurs relations avaient été très enfantines, jusqu’au moment ou Syssoïko avait atteint ses