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— Tais-toi ! je n’ai pas la force de t’écouter, geignit Syssoïko.

Pila avait sincèrement pitié de son ami et de la vieille aveugle, qui agonisait depuis longtemps.

— Faut-il chauffer le poêle, hein ? À propos, où sont les gamins, dit-il.

— Ils se sont couchés dans le poêle pour avoir plus chaud, répondit Syssoïko ?

Pila, debout près de la fenêtre, balaya de la main la neige qui l’encombrait et chercha un objet avec lequel il pourrait bien boucher l’ouverture par laquelle le vent s’engouffrait dans la chaumière. Il ramassa la vieille sandale qui traînait à terre, mais cela ne suffisait pas.

— Donne-moi une de tes mitaines pour boucher ce trou, Syssoïko ? Tu peux crever de froid ! Cochon de paresseux, tu es couché tout le temps…

Syssoïko jeta une de ses mitaines et son bonnet à Pila, qui les ramassa et boucha le châssis. Le vent cessa d’entrer dans la chaumière, mais en revanche, on n’y vit presque plus.

Pila sortit chercher du bois sous le hangar, près du cheval qui n’avait pas mangé depuis deux jours, à cause de la maladie de son maître.

Tout en jurant et en pestant contre le vent et la neige, Pila apporta du foin au cheval.