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AMI

v. 44) : Qui laudat amicum suum voce altâ erit illi loco maledictionis. Qui loue son ami à haute voix, attire sur lui la malédiction.

Les amis de nos amis sont nos amis.

C’est-à-dire qu’ils ne doivent pas nous être indifférents, et qu’ils ont des droits à nos égards.

Il est bon d’avoir des amis partout.

Ce proverbe a donné lieu à un vieux conte qui a été mis en rimes de la manière suivante par je ne sais quel auteur :

Une dévote, un jour, dans une église,
Offrit un cierge au bienheureux Michel,
Un autre au diable. — Oh ! oh ! quelle méprise !
Mais c’est au diable. Y pensez-vous ? ô ciel !
— Laissez, dit-elle, il ne m’importe guères ;
Il faut toujours penser à l’avenir.
On ne sait pas ce qu’on peut devenir,
Et les amis sont partout nécessaires.

L’abbé Tuet rapporte qu’un Visigoth arien, nommé Agilane, disait un jour sérieusement à Grégoire de Tours, qu’on peut choisir, sans crime, telle religion que l’on veut, et que c’était un proverbe de sa nation, qu’en passant devant un temple de païens et une église de chrétiens, il n’y a point de mal de faire la révérence devant l’un et devant l’autre. Ce Visigoth, faisant son offrande à saint Michel, n’aurait sûrement pas oublié l’estalier du bienheureux.

Il faut se dire beaucoup d’amis et s’en croire peu.

Parce que, en se disant beaucoup d’amis, on peut obtenir quelque considération, et, en se croyant peu d’amis, on est moins exposé à se laisser tromper par ceux qui abusent de ce titre.

Dieu me garde de mes amis !
Je me garderai de mes ennemis.

On peut se garantir de la vengeance d’un ennemi déclaré, mais il n’y a point de préservatif contre la trahison qui se présente sous les couleurs de la bienveillance et de l’amitié.

Stobée rapporte (pag. 721) que le roi Antigone, sacrifiant aux