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Comme le proverbe est aussi ancien en Danemark qu’en France, on peut en conclure qu’il n’a pas eu l’origine qui lui est assignée par Pasquier, et qu’il a été imaginé pour exprimer l’action de la fatalité. Le philosophe Posidonius avait déjà signalé cette action dans l’histoire d’un homme à qui les oracles avaient prédit qu’il périrait sous les eaux, et qui, échappé à tous les dangers de la mer, se noya dans un ruisseau.

pensée. — Vous saurez ma pensée.

C’est ce que nous disons à une personne qui boit dans le verre où nous venons de boire, parce que le verre est imprégné d’émanations récentes auxquelles on peut bien supposer quelque influence sympathique.

Les pensées ne paient point de douane ou de péage.

Les pensées sont libres et ne coûtent rien. On peut en rouler tant qu’on veut dans sa tête. Mais, parmi ces pensées affranchies du contrôle, il en est beaucoup qui sont des marchandises de contrebande, et que le diable confisque à son profit.

percé. — Être bas percé.

Expression qu’on applique à une personne dont les affaires sont en mauvais état, dont la bourse est à peu près vide comme un tonneau bas percé ; car on perce bas les tonneaux où il ne reste presque plus de liquide.

père. — On ne peut contenter tout le monde et son père.

On n’obtient pas l’approbation de son père par les mêmes moyens que celle des étrangers, et l’on plaît rarement à son père, quand on veut plaire à tout le monde. — Ce proverbe, dont La Fontaine a fait usage dans la fable intitulée : le Meunier, son Fils et l’Ane, se trouve dans une lettre écrite au savant Nicolas par Léonard Arétin, surnommé Brunus, auteur du xve siècle.

perle. — Les perles, quoique mal enfilées, ne laissent pas d’être précieuses.

Les bonnes choses qu’on dit, quoique mal liées, ne laissent pas d’avoir du prix. — Ce proverbe est pris d’une maxime lit-