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pour les père et mère. La nature, veillant à la conservation des espèces, a voulu donner la plus grande énergie au sentiment paternel et maternel, afin d’enchaîner les parents à tous les soins nécessaires pour protéger la frêle existence des enfants, et nous voyons qu’elle a agi ainsi dans tous les animaux comme dans l’homme. Elle n’a pas développé de même, il est vrai, le sentiment filial ; mais, de cette disproportion qu’elle a laissée dans l’amour, il y a bien loin jusqu’à la haine. L’une est dans la nature, et l’autre est dénaturée, dit La Harpe, en réfutant l’opinion d’Helvétius dans une de ses belles pages qu’il termine par ces paroles remarquables : « Le plus funeste effet de ces calomnieux paradoxes, c’est qu’en les lisant l’ingrat et le fils dénaturé pourront se dire qu’ils sont comme les autres hommes. Méritent-ils le titre de philosophes, ceux qui n’ont écrit que pour la justification des monstres ? »

paresseux. — Le paresseux est frère du mendiant.

Un autre proverbe dit : Celui qui néglige son bien est frère de celui qui le dissipe ; ce qui est pris de ces paroles de Salomon : Qui mollis et dissolutus est in opere suo frater est sua opera dissipantis. (Parabol., ch. xviii, ℣. 9)

Ces deux proverbes contiennent implicitement toute la théorie du paupérisme.

Les provençaux disent : Le champ du paresseux est plein de mauvaises herbes.

parler. — Trop gratter cuit, trop parler nuit.

Il faut résister aux démangeaisons de la langue comme à celles de la peau. — Zénon disait à ses disciples : Souvenez-vous que la nature nous a donné deux oreilles et une seule bouche, pour nous apprendre qu’il faut plus écouter que parler.

Os unum natura duas formavit et aures,
Ut plus audiret quam loqueretur homo.

El poco hablar es oro, y el mucho es lodo. Le peu parler est or, et le trop est boue. (Prov. espag.)

Chi parla semina, e chi tace raccoglie. Qui parle sème, et qui se tait recueille. (Prov. ital.)