Page:Quitard - Dictionnaire des proverbes.pdf/581

Cette page a été validée par deux contributeurs.
561
NOE

Noces de mai, noces mortelles.

Proverbe fondé sur une superstition qui règne en plusieurs pays, particulièrement en Provence, et qui a été transmise des païens aux chrétiens, comme l’attestent ces vers d’Ovide, extraits du livre V du poëme des Fastes.

Nec viduæ, tædis eadem nec virginis apta
Tempora : quæ nupsit non diuturna fuit.
Hâc quoque de causà si te proverbia tangunt,
Mense malum maio nubere vulgus ait.

« Ce temps n’est pas favorable pour l’hyménée de la vierge ou de la veuve. Celle qui a pris alors un époux a cessé bientôt de vivre. Et, si les proverbes peuvent être ici de quelque poids, je rappellerai ce proverbe du peuple : Il est mauvais de se marier au mois de mai. »

Plutarque, dans la quatre-vingt-sixième de ses Demandes romaines, a recherché les causes de cette superstition ; et voici ce qu’il en a dit : « Pourquoi les Romains ne se marient point au mois de mai ? Est-ce parce qu’il est au milieu d’avril et de juin, dont l’un est consacré à Vénus et l’autre à Junon, déesses qui ont toutes deux la cure et la superintendance des noces, au moyen de quoi ils (les Romains) avancent ou retardent un peu. Ou est-ce qu’en ce mois-là ils font la cérémonie de la plus grande purgation ?… En ce temps-là, la prêtresse de Junon ou la Flaminea est toujours triste, comme en deuil, sans se laver ni parer. Ou bien est-ce parce que plusieurs des peuples Latins font oblation aux trépassés en ce mois ? et c’est pourquoi ils adorent Mercure en ce même mois, joint qu’il porte le nom de Maïa, mère de Mercure. » (Traduction d’Amyot.)

noël. — On a tant crié, on a tant chanté Noël, qu’à la fin il est venu.

La chose dont on parlait, qu’on désirait depuis longtemps, est enfin arrivée. — Ce proverbe est né de l’usage où l’on était autrefois de crier Noël dans les rues, et de chanter dans les églises des cantiques appelés Noëls, pendant la quinzaine qui précède la fête de la Nativité du Sauveur.