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MOR

d’après l’Alphabet militaire. « Quand un soldat est condamné aux honneurs du morion, il est d’abord obligé de se choisir parmi ses camarades un parrain. Aussitôt le parrain le désarme, lui place le chapeau sur la pointe d’une pique, qu’il lui donne à tenir, et le fait mettre dans la position de quelqu’un à qui l’on va donner le fouet sur les chausses, et véritablement le lui donne avec le bois d’une arquebuse. On compte les coups de cette manière : on lui demande s’il est gentilhomme ; il doit répondre qu’il l’est, puisqu’il est soldat : on lui dit alors qu’un gentilhomme doit avoir tant de pages, tant de valets, tant de chiens, tant de faucons ; et autant de pages, autant de valets, autant de chiens, autant de faucons, autant de coups. On lui demande combien de tours il y a à son château : s’il répond qu’il ne s’en souvient pas, on répond pour lui ; autant de tours, autant de coups. On lui demande ensuite quels sont les princes de la famille royale : il les nomme ou on les nomme pour lui ; autant de princes, autant de coups. On passe aux maréchaux de France, aux officiers du régiment : il les nomme ou on les nomme ; autant de maréchaux, autant d’officiers, autant de coups. De temps en temps le parrain ajoute : Honneur à Dieu ! service au roi. Tout pour toi, rien pour moi.

Le tambour avait battu un ban au commencement, il en bat un autre à la fin. »

mort. — Il y a remède à tout, hors la mort.

On trouve dans l’Imitation de Jésus-Christ : Nemo impetrare potest à Papâ bullam nunquam moriendi ; ce que Molière a très bien traduit par ce vers de sa comédie de l’Étourdi :

On n’a point pour la mort de dispense de Rome.

La mort assise à la porte des vieux guette les jeunes.

C’est-à-dire que les vieux ont à redouter le voisinage de la mort et les jeunes sa surprise. Ce proverbe est tiré de celui-ci qu’ont souvent employé les écrivains ecclésiastiques du moyen-âge : Dies ultimus senibus est in januis, juvenibus in insidiis.

La mort, disent les Turcs, est un chameau noir qui s’agenouille devant toutes les portes.