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MAI

que, vers l’an 506, prescrivit aux moines de chanter à l’office du matin le magnificat, qui n’avait pas été encore introduit dans les offices de l’Église latine. Mais, dans la suite, ce cantique fut exclusivement consacré aux vêpres et au salut ; et de là vint le proverbe dont le sens moral est, qu’il ne faut pas se glorifier avant le temps.

Corriger le magnificat.

Le magnificat, que Tillemont appelle la gloire des humbles et la confusion des superbes, a toujours été considéré, sous le rapport littéraire, comme une composition d’une grande beauté, et c’est à cause de cela qu’on a dit corriger le magnificat, pour signifier, faire des critiques sans fondement, faire des corrections là où il n’y a pas lieu d’en faire.

On dit aussi corriger le magnificat à matines, afin de faire ressortir doublement l’absurdité des critiques et des corrections.

maille. — N’avoir ni sou ni maille.

C’est être extrêmement pauvre. — La maille était une petite pièce de monnaie qui ne valait que la moitié d’un denier. — On disait autrefois dans le même sens, n’avoir de monnaie ni ronde, ni carrée, parce que la maille, au lieu d’être ronde comme les autres monnaies, avait une forme carrée.

Avoir maille à partir avec quelqu’un.

Au propre, c’est avoir une maille à partager (partir, dérivé du latin partiri, signifiait autrefois partager) ; au figuré, c’est avoir quelque différend, parce qu’il n’appartient qu’à des gens tracassiers et chicaneurs de vouloir partager une aussi petite pièce de monnaie que la maille.

main. — Une main lave l’autre.

Ce proverbe qui était usité chez les Grecs et chez les Latins, signifie, dans un sens général, qu’on doit se rendre des services réciproques ; mais il s’emploie dans un sens particulier, en parlant de deux compères également suspects qui se blanchissent l’un l’autre des torts qu’on peut leur imputer, ou qui cherchent à faire ressortir les qualités l’un de l’autre. On dit de même,