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l’effet d’une puissance invisible et surnaturelle, et se laissa conduire sans résistance ; de sorte qu’il rendit, pour ainsi dire, les armes à saint George. Ce fait miraculeux est cité sous l’empire de Dioclétien, en l’année 299 de l’ère chrétienne. » (M. Viollet Le Duc, Comment. de Regnier.)

Brave comme saint George.

Expression employée par plusieurs auteurs, notamment par Regnier (sat. vii). — Les chevaliers avaient choisi saint George pour patron, et ils recevaient leurs grades au nom de Dieu et de monsieur saint George. Ceux qui devaient se battre en duel prenaient à témoin saint George le bon chevalier dans les serments qu’ils fesaient. Le cri de guerre des Anglais était saint George, comme celui des Français était saint Denys. L’historien Guido rapporte que Robert, comte de Flandre, qui se signala parmi les premiers croisés, fut appelé filius Georgii, fils de saint George, à cause de sa grande vaillance. L’église romaine avait coutume d’invoquer saint George, avec saint Maurice et saint Sébastien, dans les expéditions des chrétiens contre les ennemis de la foi. Le nom de Géorgie, donné à une province de l’Asie, est venu de ce que les habitants de cette province, en combattant les infidèles, se plaçaient toujours sous la protection de saint George, en qui ils avaient une confiance particulière. Gautier de Metz rappelle ce dernier fait dans les vers suivants, extraits de son roman intitulé La mappemonde.

Celle gent sont boin crestien,
Et ont à nom Georgien,
Car saint George crient toujours,
En bataille et ès estours
Contre payens, et si l’aourent
Sur tous outres et l’honnourent.

gibelet. — Avoir un coup de gibelet.

On sous-entend à la tête, et l’on suppose que la cervelle de la personne à laquelle on applique cette expression s’est éventée, comme le vin s’évente quelquefois, après que le tonneau où il est contenu a été percé avec le petit forêt qu’on appelle gibelet.