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n’assisterait pas, et il ajouta qu’il fallait imiter les frondeurs qui ne frondaient pas en présence des commissaires, mais qui frondaient en leur absence, malgré les défenses de ceux-ci. (Ces frondeurs étaient des enfants de Paris qui, divisés par bandes armées de frondes, s’attaquaient à coups de pierres, prenaient la fuite quand ils voyaient accourir les agents de la police, et revenaient sur le champ de bataille, aussitôt qu’ils ne les apercevaient plus.) Quelques jours après, Le Coigneux de Bachaumont, entendant opiner quelques membres du parlement en faveur du ministre, dit qu’il allait fronder cet avis. Ses amis applaudirent à l’expression ; Marigny de Nevers, poète satirique, l’employa dans ses vaudevilles contre Mazarin, et de là vinrent les mots frondeur et fronde, dont le premier servit à désigner tout opposant aux actes de ce ministre, et le second le parti de l’opposition.

fumée. — Il n’y a point de feu sans fumée.

Quelque précaution qu’on prenne pour cacher une passion vive, on ne peut s’empêcher de la laisser paraître. Quelque fois même on la découvre par le soin qu’on met à la tenir secrète.

Il n’y a point de fumée sans feu.

En général, il ne court point de bruit qui n’ait quelque fondement. Les Italiens disent : Non si grida mai al lupo ch’egli non sia in paese. On ne crie jamais au loup qu’il ne soit dans le pays.

La fumée s’attache au blanc.

La calomnie s’attache à la vertu ; elle noircit l’innocence.

La fumée suit ou cherche les belles.

Ce proverbe est fort ancien, car il se trouve dans un passage d’Athénée (Deipnos. liv. vi), où un parasite dit : Comme la fumée je vole aux belles. Gilbert Cousin qui le rapporte ainsi en latin, Fumus pulchriorem persequitur, n’en donne pas l’origine. Il se pourrait qu’il fût venu de ce que les belles, mettant d’ordinaire plus de recherche que les autres dans leur parure, font choix d’étoffes blanches ou brillantes, dont la fumée ternit