Page:Quitard - Dictionnaire des proverbes.pdf/305

Cette page a été validée par deux contributeurs.
285
DAM

les anciens n’a été plus célébrée, plus répétée, plus accréditée ; elle s’était emparée de l’imagination vive et sensible des Grecs : poëtes, orateurs, philosophes même, l’ont adoptée comme une vérité trop agréable pour vouloir en douter. Il faut bien leur pardonner leurs fables ; elles étaient aimables et touchantes ; elles valaient bien de tristes, d’arides vérités ; c’étaient de doux emblèmes pour les ames sensibles. Les cygnes, sans doute, ne chantent point leur mort ; mais, toujours, en parlant du dernier essor et des derniers élans d’un beau génie prêt à s’éteindre, on rappellera avec sentiment cette expression touchante : C’est le chant du cygne. »

(Buffon.)

D

d.Tout se fait dans le monde par quatre grands D.

Ces quatre grands D signifient : Dieu, Diable, Dame, Denier.

dada.C’est son dada.

Dada est un terme emprunté de la langue des enfants, qui l’ont formé par onomatopée de l’allure du cheval, pour désigner cet animal. Dans la locution proverbiale, il signifie une idée qu’on se plaît à caresser, dont on est entiché, à laquelle on revient toujours. C’est le milieu précis entre la passion et la monomanie. — On dit dans le même sens : C’est son califourchon. Le mot califourchon, qui ne s’emploie substantivement que dans cette phrase figurée, signifierait au propre la manière d’être affourché sur une monture, sur un dada, jambe deçà, jambe delà.

dame.

Espèce d’interjection dont on se sert pour exprimer quelque surprise, quelque impatience, ou pour donner plus de force à une assertion. C’est un reste de l’usage de nos dévots aïeux qui appelaient, invoquaient, prenaient à témoin la vierge nommée Sainte-Dame, Notre-Dame, expressions que nos vieux auteurs ont employées dans le même sens que nous employons l’interjection dame. On trouve dans la farce de Patelin :

Sainte-Dame ! comme il barbote !