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CAI

Tout le monde connaît la chanson de Cahin-caha par Pannard que Marmontel appelait le La Fontaine du vaudeville. Elle fut tellement goûtée quand elle parut, que Pannard, en publiant ses œuvres, ne crut pouvoir trouver de meilleur moyen pour en assurer le succès que de mettre au titre : Par l’auteur de Cahin-caha.

caille. — Chaud comme une caille.

On a reconnu, dit Buffon, généralement plus de chaleur dans les cailles que dans les autres oiseaux, et c’est de là qu’est venue l’expression proverbiale.

Maris qui voulez être aimés de vos femmes, femmes qui voulez être aimées de vos maris, vous n’avez qu’à prendre un couple de cailles dont vous extrairez les deux cœurs pour les porter sur vous, à savoir : le mari celui du mâle, et la femme celui de la femelle, et vous pouvez compter que vous ferez très bon ménage. Ce n’est pas moi qui donne cette précieuse recette, c’est Antoine Mizauld, médecin français du seizième siècle, auteur d’un livre de Centuries où il l’a consignée. (Cent. 8, n. 18.)

caillette.

Ce mot, qu’on applique à une personne frivole et babillarde, est regardé par quelques étymologistes comme un diminutif de caille, oiseau qui jabotte sans cesse, et par quelques autres comme un dérivé de cail, qui, en celtique, désigne une jeune fille de village.

Marot a employé caillette dans le sens de timide, peureux ou niais, dans les vers suivants :

Bref, si jamais j’en tremble de frisson,
Je suis content qu’on m’appelle caillette.

Peut-être aussi a-t-il voulu faire allusion à Caillette, fou de François Ier. Quoi qu’il en soit, le mot a eu les trois acceptions que je viens d’indiquer, et même celle de badaud ; car les badauds de Paris ont été surnommés caillettes.

On appelait autrefois et l’on appelle encore, je crois, caillette-maman, un petit garçon habitué à se tenir comme une fillette auprès de sa mère au lieu d’aller jouer avec ses camarades.