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BRA

peut l’avoir été tout aussi bien de borellus, nom d’une arme prohibée : Borellus inter arma prohibita numeratur, dit le glossaire de Carpentier. C’était peut-être l’arme affectée à l’exécuteur des hautes-œuvres.

bouteille. — Porter les bouteilles.

C’est-à-dire marcher lentement, comme un homme qui porte des bouteilles marche dans la crainte de les casser.

La Fontaine s’est servi de cette expression dans la fable intitulé : L’âne chargé d’éponges, et l’âne chargé de sel.

L’un, d’éponges chargé, marchait comme un courrier ;
Et l’autre, se faisant presser,
Portait, comme on dit, les bouteilles.

braies. — Sortir les braies nettes d’une affaire.

S’en retirer heureusement. — Allusion à certain accident auquel sont exposés les poltrons à qui la peur donne ordinairement la colique. Les braies étaient une espèce de haut-de-chausses ou de culotte que portaient nos ancêtres.

brave. — Brave à trois poils.

Sous Charles IX, on désignait par cette dénomination les spadassins qui portaient une longue moustache terminée en pointe de chaque côté à la lèvre supérieure, et un bouquet de la même forme au menton. C’étaient des hommes de la même espèce que ceux qui, sous Charles V et ses successeurs, étaient appelés mauvais garçons.

bray. — Faire comme le curé de Bray.

« Le curé de Bray, dit M. A*** (l’abbé de Feletz) dans le Journal des Débats, avait tant applaudi aux travaux de l’assemblée constituante, qu’on ne doutait point que la constitution décrétée par cette assemblée n’eût obtenu le plus haut degré de son admiration. Il s’extasiait surtout sur la démocratie royale : on le croyait irrévocablement fixé à cette forme de gouvernement ; on n’imaginait point qu’il fût possible d’obtenir son assentiment pour une autre. Cependant le trône est renversé, et le curé de Bray est enchanté. La république est