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AUN

(Ecclésiast., ch. 3, v. 1). Il y a pour tout un moment fixé, et chaque entreprise a son temps marqué sous les cieux.

Il ne faut pas se faire attendre ni arriver trop tôt.

On est impoli quand on se fait attendre, et gênant quand on arrive trop tôt.

Ne t’attends qu’à toi-même.

C’est-à-dire, ne compte pas sur la protection ou sur le secours d’autrui. La meilleure protection, les meilleurs secours que tu puisses avoir, il faut les chercher en toi-même ; tu les trouveras dans ta bonne conduite, dans ton travail, dans ton économie, etc. C’est l’adage des Grecs : Si tu veux du bien, tire-le de toi-même. « Faites-vous, s’il se peut, dit Vauvenargues, une destinée qui ne dépende point de la bonté trop inconstante et trop peu commune des hommes. Si vous méritez des honneurs, si la gloire suit votre vie, vous ne manquerez ni d’amis fidèles, ni de protecteurs, ni d’admirateurs : Soyez donc d’abord par vous-même, si vous voulez acquérir les étrangers. Ce n’est y point à une urne courageuse à attendre son sort de la seule faveur et du seul caprice d’autrui ; c’est à son travail à lui faire une destinée digne d’elle. »

attente. — L’attente tourmente.

Spes quæ differtur affligit animam. (Salomon, Parab., cap. 13, v. 12.) L’espérance différée afflige l’ame.

L’attente est douce, dit Montaigne, mais elle s’aigrit comme le lait.

Montesquieu appelle l’attente une chaîne qui lie tous nos plaisirs.

aune. — Au bout de l’aune faut (manque) le drap.

Au propre, quelque grande que soit une pièce de drap, on en voit le bout à force de l’auner ; au figuré, quelque étendue que soit une ressource, on l’épuise à force d’en user. Il n’y a rien dont on ne trouve la fin.

Les Grecs exprimaient la même idée par un tour de paradoxe passé dans la langue latine en ces termes : Quidquid extremum breve.