jour. De plus, la fabrique payait elle-même, et cette fois en nature, les charretiers qui se chargeaient du transport des pierres de la montagne d’Arrée, et plus d’une fois le vicaire général de Léon fut obligé de blâmer la prodigalité des marguilliers à l’égard de leurs compatriotes. Il refusait d’approuver les dépenses enregistrées au budget pour de nombreuses barriques de vin que consommaient les charretiers. La fabrique réglait donc elle-même les dépenses dans les moindres détails et faisait souvent mille difficultés pour solder ses créances. La perspective d’un procès n’était pas pour l’intimider, et elle eut même trouvé étrange de n’avoir pas de procès en cours devant un tribunal quelconque. Cette remarque se justifie d’après cette note que les comptables insèrent à la fin d’un de leurs budgets : « la fabrique étant sans procès ». C’était en l’année 1767.
Pour comprendre qu’elle ait pu faire face à tant de dépenses, il faut remarquer que ces travaux n’ont pas été exécutés en une année seulement ni même en un siècle. La construction de la partie nord de l’église date de 1520 à 1530, tandis que le dernier rétable n’a été mis en place qu’en 1734. Pour certains ouvrages d’art, tels que la chaire à prêcher ou le dosseret du siège du célébrant, les ouvriers n’exigeaient que le prix de la main-