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s’achemine péniblement vers une autre maison, appelée Herlan, éloignée de quelques centaines dopas. Là, sa prédication a porté des fruits ; il y reçoit la plus généreuse hospitalité. Saintement indigné du refus qu’il a essuyé à Bougés, le missionnaire profère contre ce village l’anathème encore vrai aujourd’hui :

Boujès a voujezo.
Biken dour mad n’iien devezo.

Les sources de Bougés peuvent être abondantes, mais, jamais il n’en sortira une bonne eau.

Puis il bénit le Herlan et lui promet pour toujours une eau des plus limpides. Joignant l’action à la parole, il frappe la terre de son bâton, et à l’instant il en jaillit une eau claire et abondante. C’est l’eau tant vantée du Stivel. La piété des habitants a construit en cet endroit une fontaine encore vénérée de nos jours. On y vient « pardonner » pour obtenir les faveurs du saint. Les jeunes filles, en quête d’un mari, y viennent jeter des épingles pour savoir si, dans le courant de l’année, leurs désirs seront exaucés. On dit que plusieurs doivent y retourner plus d’une fois, et la chronique locale se charge d’enregistrer malicieusement les tristes retours de pèlerinage.