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d’une forêt vierge avaient, déjà, en Amérique, empêché toute pénétration dans certains coins du Texas.

— Boum ! Un obus !

Le père bijoutier était tué, mais les deux chercheurs d’amour, n’étaient même pas arrivés à mourir un tout petit peu.

Il avait fallu le mariage et un lit commode, bien après l’enterrement du bonhomme de père, pour que Teddy pût passer à son doigt — si j’ose dire — la douce bague satinée de Geneviève.

De Geneviève qui, oui, était vierge et qui, quêteuse de frissons n’en avait jamais cherché jusque-là en dehors du cercle de ses petites amies.

— Aoh ! avait dit Teddy, je suis bien le premier Améri­cain à qui pareille chose arrive, d’être le premier.

D’où ce cireur de bottes, devenu bistrot dans la 69e Ave­nue par l’héritage de sa femme, avait, dans un trait d’esprit, donné, comme porte-bonheur, à son bar le nom de Chat-Percé.

Et il rappelait à ses nombreux amis, récents ou anciens, lorsqu’il les abreuvait d’alcools prohibés, la belle aven­ture :

— Le papa, il était là, dans la cave, et moi je voulais donner à la petite le frisson.

— Devant lui ?

— Mais oui ! On pouvait mourir. Alors il me disait : « Sir, laissez ma fille et je vous donnerai une belle bague. » Et je lui répondais : « Sir, j’aime mieux la bague de votre miss que la vôtre ! » Mais je ne pouvais pas !

» Je ne pus que… plus tard, percer enfin dans cette terrible aventure amoureuse.

Aujourd’hui, la quêteuse de frissons, Mme Geneviève All’ Keudor, en quêterait bien encore, surtout que son