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Bon John ! Il avait vaguement compris qu’il ne fallait pas trop souvent comprendre, qu’il fallait plutôt tem­poriser comme ce vieux Romain de Fabius — le tempori­seur — qui n’investissait pas une ville sans une sévère et douce préparation.

Foin des historiens moroses qui n’ont jamais saisi comment on passait les habitants d’une cité au fil de l’épée ! Ils eussent mieux fait de cirer des bottes, comme Teddy le faisait en 1914, que-de dire des bêtises. Je vous conterai cela quelque jour.

Mais, pour notre John, voilà que mistress Geneviève All’ Keudor lui avait donné le besoin absolu de chercher une science nouvelle, afin de différencier tout à fait son amour des manifestations trop peu maniérées des animaux domestiques ou sauvages.

Donc, comme, fier de « capacités » nouvellement acquises, notre Sammy sortait de la maison où on l’avait instruit, il vit, sur le trottoir, un chat qui, sans vergogne, s’efforçait à aimer une chatte aux reins creusés, à la voix roulante et suppliante.

Cette bête ronronnante levait ses lombes pour présenter à son amant le réceptacle avide de la liqueur par quoi se perpétuent les espèce, et, en l’occurence, l’espèce féline pour le malheur des rats et des cuisinières.

John pensait aux quinze secondes d’autrefois. Il se compara à ces animaux dont il rompit l’artificielle unité Et il songea :

» Par mon intelligence, je me suis mis, maintenant, à mon rang d’homme.

» À nous deux, Geneviève ! Je vais te donner à mon tour une merveilleuse leçon, car je suis professeur, aujour­d’hui « doctor amoris causa ».