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Vous savez, par La Terre, les nécessités impérieuses de la bonne ordonnance des instincts génésiques chez les bovidés et comment les filles, elles-mêmes, doivent, toutes jeunes, conduire, de chacun à chacune les organes de reproduction — qui le sont aussi d’élimination — à leur place, chez ces animaux réunis pour se perpétuer en vertu d’un spasme aussi bref qu’énergique.

John avait vu cela. Il avait, comme disent chez nous quelques paysans de Touraine, héritiers de notre caus­ticité nationale, il avait tenu la chandelle toute chaude et frémissante, pour éclairer ainsi l’avenir de la race de Durham. (La meilleure race de taureaux et de génisses.)

Pensez aux dangers qu’eût pu courir un jeune homme moins placide dans une telle opération ! Non ! John s’était seulement instruit, en guidant le « bâton de la race bovine », des actes les plus élémentaires du plaisir divin dont l’appétit perpétue les espèces.

Il avait, comme de juste, essayé à son tour, dans les herbages de son brave homme de père ; il avait essayé d’imiter le taureau.

Et cela s’était accompli, facilement, en quinze secondes. John, se souciant peu, à la vérité, des plaisir qu’il pouvait procurer à sa compagne, avait multiplié les actes d’amour. Il y trouvait une profonde satisfaction qui lui « brisait les reins », comme l’on dit.

Il avait vu, un jour où l’épuisement le courbait, un quelconque docteur âgé et d’une mûre expérience.

Ce médecin lui avait dit :

— Attention ! Petit ! Tu abîmes ta moelle épinière. Je ne peux pas te donner de conseils physiologiques précis. On me traiterait de satyre comme Voronoff ! Alors tu feras plus en faisant moins si tu tiens à ne pas mourir dégingandé après quelque tabès. Tu te vois d’ici jetant tes pattes de droite et de gauche comme lés crabes… Attention !