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devenu, dès son retour à New-York, l’amant d’une bien jolie Française, toute mignonne, toute blonde et qu’il aimait depuis longtemps.

Mais il a solennellement promis d’aller chercher l’époux volage. Oui, solennellement, entre deux baisers, dans les bras de Geneviève. Ils iront tous les deux. Et John appren­dra à devenir digne de son rôle, au retour.

Teddy, tu es cocu, bien cocu, et c’est bien fait.

La chose s’est passée comme ceci :

C’était en cabinet particulier, dans un restaurant bien, au vingt-sixième étage d’une maison de la 24e Avenue. Notre blonde Geneviève, qui est aussi ardente que n’im­porte quelle brune, avait déjà décidé de donner à ce bon John toutes les satisfactions qu’il pouvait désirer.

Et John de profiter de la situation, dès les hors-d’œuvre. Mais comment ? Droit au fait ; quinze secondes et fini. Juste de quoi commencer à exciter Geneviève. On sert le premier service : buffle sauté sauce madère. John s’excite à nouveau. Il n’y a pas avalé la dernière bouchée qu’il « remet ça » ; bouchée, boucher… Quinze secondes et c’est fini.

Après le second service, oui, quatre ou cinq fois, mais toujours quinze secondes…

— John, dit Geneviève énervée, de plus en plus, mais non satisfaite, John ! Vrai ! Tu ne vaux pas Teddy. Tu feras bien de profiter de ton séjour à Paris pour apprendre, si tu veux que je te garde. Ce n’est pas que tu manques de cran. Ton fusil est bien à répétition, mais j’aimerais mieux qu’il fasse long feu. Et puis, et puis… On ne con­somme pas un poulet sans l’avoir fait cuire.

Trois jours après, embarquement sur le Paris. Huit jours après, Paris encore, mais la ville, cette fois. Hôtel