d’entrer, peuple d’égypte. Le désert se couche immobile. Et toi aussi, endors-toi du sommeil du désert.
Déjà tes sphinx de pierre se font leur litière
dans le sable. Sur tes obélisques l’épervier
des montagnes ferme ses yeux de granit. Et toi
aussi, épervier de la vallée d’égypte, plie ta
tête sous ton aile jusqu’aux temps qui
viendront. Tes siècles passeront avec moins
de bruit, l’un après l’autre, que l’haleine
d’un sphinx assoupi. Peuple d’hier, accroupis-toi
sur le seuil du néant d’où tu viens, comme les
lions aux portes de tes villes. Près de toi
tout se taira. Babylone et Ninive se lèveront,
pieds nus, dans la nuit, de peur de t’éveiller,
et la brume de l’univers naissant t’enveloppera
de son linceul.
Une Nuit d’Orient.
Chœur Des étoiles.
Le griffon et l’ibis ont conduit les tribus à
travers les vallées dans leurs terres
d’héritage. Et nous aussi, un guide nous
conduit à travers les monts et les vallées
du firmament, sur le nuage où nous devons
dormir la nuit.
La Lune.
Le patriarche de Chaldée, assis devant sa tente,
regarde paître autour de lui ses troupeaux
sur le penchant de la montagne. Paissez aussi,
mes troupeaux d’étoiles bondissantes, autour
de ma tente d’argent, que j’ai plantée sur
un nuage de printemps.
Une étoile.
Chaque tribu s’endort dans sa ville de marbre ;