umière que je filais, dragons que je nourrissais chaque matin sur vos nuages, n’avez-vous rien à dire pour lui ? Vous ne l’avez pas rencontré comme moi : oh ! Vous en auriez pitié, vous crieriez avec moi : pardonnez ! Pardonnez !
Le Ciel et L’Enfer.
L’Enfer, au Ciel.
Ciel, abaisse-toi. Je n’en puis plus. Un moment
pour respirer, conversons ensemble.
Le Ciel.
Je touche à ton gouffre ; je t’entends.
L’Enfer.
Au moment de ma sentence, regarde dans ta plaine.
Qui vois-tu paraître pour me secourir ?
Le Ciel.
Je vois mes soleils qui reluisent ; je vois mon
abîme qui se creuse.
L’Enfer.
Et à cette heure ?
Le Ciel.
Je vois mes flots qui s’entassent et une étoile
qui se noie.
L’Enfer.
Et à présent ? Ne tarde pas.
Le Ciel.
Je vois, comme un cavalier, la poussière qui
poudroie sur le chemin de l’infini.
L’Enfer.
C’est un nouveau Dieu qui vient.
Le Ciel.