heure, l’orage nous chasse avec les feuilles dans la forêt de Josaphat.
Stella Matutina.
Vous n’avez pas assez pleuré dans la nuit d’orient
de la passion, quand je tenais mon fils mort
dans mes bras sur le Calvaire, et vous avez
souri dès le lendemain !
Chœur des Etoiles.
Pardonnez-nous, Marie ! ... quel crime encore
avons-nous fait ? Est-ce d’avoir effleuré dans
la nuit les lèvres closes et la paupière
d’une femme de Turquie, d’avoir baisé son
turban, son poignard avec ses tresses, et encore
sa ceinture dénouée sous sa tente ? Est-ce
d’avoir été trop lente à me lever dans le
golfe de Naples, ou trop paresseuse à me
bercer aux vignes grimpantes de ses îles ?
Est-ce d’avoir oublié l’heure dans les gondoles
de Venise, à la porte des palais déserts, ou
d’avoir pris tant de fois le message du poëte,
sur sa fenêtre, pour le porter au bout de l’infini ?
Le Père éternel.
C’est assez ! Vous aussi vous avez douté, à votre
heure, sous votre tente de lumière. Rendez-moi
tous vos brillants pour m’en faire un pendant
d’oreille. De l’aurore jusqu’au couchant, au
loin, alentour, des plis du firmament, du
sommet de la vague, de la cime de l’arbre, où
vous vous éveillez, rendez-moi tous vos joyaux,
qui étincellent, pour m’en faire une bague
à mon doigt.
Chœur des Femmes.
Le chemin de la terre que nous suivons en pleurant
est trop rude pour nos pieds. On s’y blesse
sans épines, sans pierres on s’y meurtrit.
Quand elle s’est lassée, la fleur s’est penchée
sur sa tige. L’étoile fatiguée s’est reposée