L’Etudiant chante.
" Dis-moi, ma fiancée, ce que tu caches sous tes
longues tresses noires.
" Est-ce un flocon de neige tombé sur toi en
revenant de la messe de noël ?
" Est-ce l’écume du Rhin chassée par l’ouragan,
quand tu marchais sur la rive ?
" Est-ce un cygne au blanc duvet qui vient de
naître, et qui déjà gonfle ses ailes ?
" Si c’est la neige de noël, laisse mes lèvres
la boire, moi qui reviens d’un long voyage.
" si c’est l’écume du Rhin, laisse-m’en mouiller
mes cheveux bruns.
" si c’est un cygne qui vient de naître, laisse-moi
le porter au haut de la montagne.
" - Non, ce que je cache sous mes longs cheveux
noirs, non, ce n’est pas un flocon de neige
de noël, ni d’écume du Rhin, ni un cygne qui
vient de naître ;
" C’est le sein de ta fiancée, où tu as posé ce
soir ta tête en t’endormant. "
Mob, à la fenêtre.
Bravo, messeigneurs ! La musique est belle et
d’un excellent maître. C’est trop d’honneur
pour de pauvres femmes comme nous. Laissez-moi
descendre dans la rue pour vous remercier.
(elle descend.) Messeigneurs, j’apporte
de mon caveau du vin pour vous rafraîchir ;
en voici une large coupe que j’ai remplie
pour vous jusqu’aux bords ; je voudrais en
avoir de meilleur ; c’est moi qui l’ai cueilli
à mon cep, je vous jure, et qui l’ai pressé
sous mon pressoir. Voyez comme il petille ! La
couleur en est un peu noire peut-être ; et
l’écume des bords ressemble à l’écume qui
mouille le frein des chevaux de la nuit.
N’est-ce pas, messeigneurs ? Goûtez et buvez
seulement. Il guérit de