« Maître, où allez-vous ? Vous êtes bien mon père
d’âge ». Si tu demandes ton chemin à une femme
qui file son coton, pense en toi-même : ses
cheveux sont longs, mais sa sagesse est courte.
Si un soldat vient à passer, accoste-le sans
crainte : « Beau soldat de Judée, que votre
pique brille ! Que votre flèche est aiguisée !
Que votre baudrier est bien brodé ! Défendez-moi,
dans le désert, des dragons et des larrons. Mon père m’attend au haut de sa terrasse ;
il vous donnera, en récompense, un gobelet
d’argent, deux ceinturons de cuir et une
bourse de cinq deniers. »
Voix de Saint Michel.
Sors, Ahasvérus ; le char de David a paru.
Joel et Elie.
Est-ce là votre guide, mon frère, qu’on voit
par la fenêtre ? Il porte un pan d’habit comme
un écuyer de roi.
Ahasvérus.
Il m’attend. Adieu, mon père ; adieu, mes frères ;
adieu, ma sœur.
Joel et Elie.
En revenant, attachez au cou de votre mule une
sonnette d’argent fin, pour que nous allions
à votre rencontre du plus loin qu’on l’entendra.
Nathan.
Partout où tu seras, demande au ciel la lumière,
à la terre un court chemin, à ta monture un
pas rapide, à ta natte un frais sommeil.
Ahasvérus.
De sommeil plus frais que sur votre lit de cèdre,
je n’en trouverai pas.
Nathan.
Va ! Si tu es le messie, et si tu as un messager de