d’Arabie ; à présent il traverse le désert ; il apporte, à l’arçon de sa selle, un sceptre et un manteau de roi. Peut-être cette nuit déjà il entrera dans la ville ; je ne peux plus dormir ; je veux veiller encore cette fois pour l’entendre de loin. S’il s’arrête à notre porte, je serai plus tôt prêt pour appeler Ahasvérus ; s’il tarde encore, que je meure demain !
Entre Ahasvérus.
Ahasvérus.
Salut, mon père ; salut, mes frères.
Joel.
Venez, mon frère, vous réjouir, puisque le
méchant roi des juifs est mort.
Elie.
Oh ! Mon frère, dites-moi qui vous a attaché à
la tête cette couronne de ténèbres ? Jésus de
Nazareth en portait une d’or ; êtes-vous le
vrai messie ?
Joel.
Et qui vous a donné ce beau calice à votre main ?
Jamais, sur notre table, notre père n’en a eu
de semblable.
Ahasvérus.
La nuit brumeuse a attaché à mes cheveux ma
noire couronne, et j’ai trouvé ce beau calice
dans le chemin.
Nathan, en lui-même.
Les signes ne mentent pas ; lui-même il a pris ce soir l’air d’un fils de roi. Que le messager
arrive, il reconnaîtra bien son maître.
(haut) la cène est préparée ; la nappe est mise ; les escabeaux touchent à la table.
Venez