rs coudes, autour de leur feu d’herbe sèche. Tu leur crieras par leur fenêtre qu’il est temps de se lever, que leur maître les attend dans Rome, et qu’ils aient à prendre à la voûte leurs massues, leurs carquois, et leurs flèches d’érable du Taurus.
Ahasvérus.
Et quand je serai sur la grève de la mer, là
où il n’y a ni barques, ni pêcheurs ?
Saint Michel.
Tu crieras au rivage qu’il est temps de chasser
ses vaisseaux, comme l’oiseau fait ses petits
du nid quand ils sont devenus grands ; et
qu’il les envoie tous, chargés de pierriers
et de frondeurs, pour lapider le peuple de Judée.
Ahasvérus.
Et dans le désert où il n’y a point d’hôte ?
Saint Michel.
Aux bergers d’Arabie, couchés pour boire la
rosée de la nuit, tu crieras d’affiler leurs
cimeterres, de seller leurs chevaux, de rouler
leurs turbans sur leurs têtes, d’aiguiser
leurs éperons d’argent, pour emporter en
croupe dans leurs tentes un tronc de peuple
décapité que mon maître leur veut donner.
Ahasvérus.
Si mes genoux me portent, je vous obéirai.
à présent, je sens dans mon sein comme une
plaie de votre pique ; durera-t-elle encore
demain ?
Saint Michel.
Sanglier de Judée, tu traînes dans tes reins
l’épieu du chasseur.
Ahasvérus.
Apprenez-moi ce qu’il faut chercher dans mon
chemin pour me guérir.
Saint Mic