Je vous bercerai sur mon épaule pendant que la rosée naîtra, pendant que le soleil se lèvera.
Le Christ.
Ma mère, êtes-vous seule ? Où est donc allé
mon père ? Je ne l’ai encore jamais vu.
La Vierge Marie.
Votre père demeure loin d’ici.
Le Christ.
Que fait-il, qu’il ne vient pas ?
La Vierge Marie.
Il porte un lourd fardeau aussi pesant que le monde.
Le Christ.
Faut-il marcher longtemps pour aller jusqu’à la
ville où il demeure ?
La Vierge Marie.
Plus longtemps que vos pieds ne pourraient vous
porter.
Le Christ.
Si tôt que son ouvrage sera fini, il reviendra
vers nous.
La Vierge Marie.
Jamais son ouvrage n’est fini ; c’est nous qui
partirons pour aller le chercher où il est.
Le Christ.
Ne pleurez pas, ma mère ; quand je serai plus
grand, j’irai tout seul l’appeler.
La Vierge Marie.
Vous me mènerez vers lui.
Le Christ.
Ma mère, dites-moi : a-t-il, comme vous, une
auréole autour de la tête ?
La Vierge Mar