Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VII, 1857.djvu/253

Cette page n’a pas encore été corrigée

T’arrachera ton peuple ainsi qu’un vain lambeau.
Sa colère entrera dans ton étroit tombeau.
Ton empire sera comme une urne fragile ;
Tes désirs sécheront comme une aride argile.
Anathème sur toi, sur ton trône et ton dais !
Sur ta tente de lin, et l’or de ton palais !
Sur ta couche et ton rêve, et ton pâle visage !
Sur ton sceptre et ton nom, et sur ton héritage !
Sur ton glaive lassé, sur ton toit, sur ton seuil !
Anathème ! Anathème aussi sur ton cercueil ! "

Après qu’il eut parlé, qui l’écoutait encore ?
L’écho balbutiant dans le tombeau sonore,
Le grand cirque aux lions qu’habite le lézard,
Rome à ses pieds muette, et pleurant son César,
Puis le pin, la cigale, et le peuple, et la foule,
Vers Saint-Paul hors des murs, la porte qui s’écroule ;
Le Tibre murmurant comme un vieux pèlerin,
Puis plus loin la campagne et le transtéverin :
La Maremme interdite, immense, désolée ;
Le buffle errant, le pâtre, et la tour isolée ;
Puis, plus loin, comme un mur de malédiction,
Le nuage éternel qui ferme l’horizon.



XXX. LA FÊTE

 
Là-haut, dans ce palais, sous ces flots de lumière,
À travers ses rideaux, que la fête est légère !