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Oh ! Non, ce n’était pas un messager vulgaire
Qu’on avait vu passer sur la rive, naguère.



X. LE MESSAGE

 
Pars, messager, tout dort encor ;
Pars dans la nuit, au son du cor !
Au son du cor, pars : voici l’heure
Où sur son calice d’amour
Le rossignol palpite et pleure,
Où l’étoile éveille le jour,
Où l’aube, en sortant des nuages,
Surprend le secret des messages.
Pars, messager ; mon cœur te suit,
Et ta trace à mes yeux reluit.
Pourquoi n’est-tu pas l’hirondelle ?
Tu volerais là-bas comme elle ;
Puis tu verrais sur le chemin
Un capitaine au front d’airain.
Porte-lui ma lettre fermée,
Et de pleurs encore embaumée.


Joséphine à Napoléon.
Au milieu du bruit des cymbales,
Quand près de vous sifflent les balles,
Vous souvenez-vous de mon nom ?
Au milieu des cris d’une armée
Quand vous rêvez, est-ce de moi ?