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NAPOLÉON.

De l’arbre de vos destinées
Ils rongent les feuilles fanées.

Ici bondit le léopard
Que l’aigle a blessé d’un regard.
Comment s’appelle ce village
Où mûrit l’épi du carnage ?
Sauve qui peut ! Malheur ! malheur !
Tout est perdu, grand empereur !
À travers champs fuis hors d’haleine.
— Non ! je n’ai pas peur, bohémienne.

— Ah ! Cachez-moi ce noir sillon
Que le fossoyeur d’Albion,
Dans cette île où gémit la grève,
Creuse avec le tronçon d’un glaive.
Couché sous un saule pleureur
Voyez-vous ce grand empereur ?
Tout est fini. Coulez, mes larmes !
La lune a versé tous ses charmes.

Et la bohémienne, à pas lents,
A regagné seule son gîte,
Et sur leur axe qui s’agite
Pâlissent les cieux chancelants.


IV

adieu.

 
Adieu, mon fils Napoléon.
Le vaisseau part ; le vent est bon.