tique est examiné de plus près, c’est-à-dire celui des divertissements. Le fait de se rencontrer dans la poursuite d’affaires du même genre peut résulter du hasard ou de la situation ; mais les divertissements, étant chose de libre choix, supposent une communauté de nature dans les sensibilités morales, en cette partie de notre organisation qui établit des différences entre les hommes au point de vue des facultés qui constituent la grandeur et l’élévation. Ce qui est vrai des divertissements, l’est aussi des occupations plus graves, la même répulsion mutuelle continue à séparer pendant toute l’existence les deux ordres.
Tantôt les nobles vivent dans un sombre isolement sur leurs revenus particuliers, partout où le droit de primogéniture leur en fournit les moyens ; tantôt, faute de revenu (ce qui arrive quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent) ils entrent dans l’armée. Cette profession, la profession militaire, étant regardée comme la seule compatible avec les prétentions d’un edelmann. Telle était jadis la manière de voir, en Angleterre, telle est celle qui règne encore sur le Continent. C’est là un préjugé qui s’attache avec ténacité à un état demi-barbare (puisqu’il vient de sortir de la barbarie). C’est un préjugé que tient encore, à des degrés divers, à tout état de civilisation imparfaite, et à défaut d’autre argument, celui-ci suffirait pour établir que sous des institutions libres, l’Angleterre a pris une avance d’un siècle de vraie civilisation, sur les États continentaux. Ce fait-là est masqué par les détails de raffinement somptueux qui se voient dans quelques classes, à l’exclusion des autres, et qui usurpent trop souvent le nom et les honneurs d’une civilisation radicale.