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SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES

te sommer de comparaître, gens qui ont des âmes d’inquisiteurs et des projets de voleurs, j’éprouve à ton égard quelque chose qui ressemble au respect et au devoir filial, Néanmoins, je n’entends point parler en avocat, mais on consciencieux témoin dans toute la simplicité de la vérité, sans être sous aucune influence personnelle d’espoir ou de crainte, sans attendre ni honoraires, ni faveurs.

On m’a assuré de divers côtés, que le grand public ne sait absolument rien de la manière dont on vit dans nos Universités anglaises, et qu’une partie considérable de ce public, induit en erreur par l’organisation tout à fait différente des Universités d’Écosse, d’Irlande, et en général du continent, aussi bien que par la vie de collège dans ces institutions, est dans un état pire que celui de l’ignorance (je veux dire dans un état peu favorable pour savoir la vérité), que cet état est dû, en fait, à des préjugés, à des erreurs matérielles absolues, qui le portent à tirer avec la plus grande malveillance les conclusions de faits isolés qui sont constamment mis sous ses yeux par des gens pleins de mauvais desseins. Aussi je crois que ce sera lui rendre un signalé service, en ce moment surtout où la constitution même des deux Universités anglaises est soumise à un examen peu favorable du Parlement, alors qu’on peut s’attendre, d’année en année, à voir nommer quelque commission de corsaires, et qu’il existe une éventualité que je ne pourrais exprimer d’un mot (car je professe du respect pour la doctrine de l’euphémisme), mais que je pourrais qualifier de tentative à la Cromwell, et bien pire encore, je veux dire une tentative dirigée uniquement contre les personnes, dans le but de vanner la corporation ac-