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DU MANGEUR D’OPIUM

gham, et dans tout l’appareil ; les moyens, le mécanisme, et les accessoires de ce système, mérite d’être éclaircie en quelques mots dans des mémoires qui, malgré leur brièveté, visent à donner quelque attention au spectacle changeant de ce siècle, et aux principes moteurs qui étaient à l’œuvre, dans leurs effets tant grands que petits. Et tous ces effets particuliers, bien que petits, quand on examine séparément leurs détails, ne sont pas petits quand on considère leur résultat total. Au contraire, j’ai toujours soutenu que dans un gouvernement représentatif, où les grandes cités de l’empire doivent naturellement avoir, chacune en proportion, le pouvoir de réagir sur la capitale et les conseils de la nation, d’une manière aussi évidente, ce résultat dépend du perfectionnement définitif dans l’art du voyage, dans ceux de transmettre les nouvelles avec rapidité, et que ce résultat, faute de précédents fournis par l’histoire, ne peut être apprécié comme il mérite de l’être. Concevez un système de communication entre le centre et les extrémités d’un grand peuple, où le va-et-vient aurait un mouvement aussi uniforme que le flux et le reflux de la mer, que la contraction et la dilatation du cœur, où il s’opérerait jour et nuit, pendant la veille et le sommeil, et dont les alternatives se succéderaient avec autant de sûreté que le font les actes de la capitale et les preuves du contrôle exercé par les provinces, soit qu’elles les soutiennent ou les combattent. L’action et la réaction dans toutes les directions de la boussole étant aussi parfaites et instantanées, nous pourrions alors commencer à comprendre, dans un sens pratique, ce que signifie l’unité d’un corps politique, et nous arriverions à