duite contrastait singulièrement avec celle du général Fawcet qui se hâta de battre en retraite à Duncannon, à la première annonce du désastre. Les braves du Donégal s’attendaient si peu à une telle manœuvre, qu’ils continuèrent à marcher à l’ennemi, jusqu’à ce que la précision avec laquelle on employait contre eux l’artillerie capturée, et l’absence du renfort promis les obligeassent à se retirer. À Wexford, ils trouvèrent tout dans le désordre d’une retraite précipitée. La fuite (car c’en était une) du général Fawcet était connue ; la situation de Wexford ne permettait pas d’y tenir contre l’artillerie, et à l’exception de ceux qui, n’étant pas suffisamment avertis, restèrent en arrière, tous les loyalistes allèrent chercher à Duncannon un refuge contre la fureur des rebelles. Un exemple révoltant de l’imprudente férocité qui caractérisa trop souvent les troupes orangistes, c’est que sur toute leur ligne de retraite, ils continuèrent à brûler les chaumières des catholiques romains, et que plus d’une fois ils en massacrèrent de sang-froid les habitants inoffensifs, sans songer aux nombreux ôtages qui étaient alors au pouvoir des rebelles, sans souci des terribles et sanglantes représailles qu’ils provoquaient ainsi.
Aussi grâce aux fautes les plus impardonnables et à la plus honteuse inaction, les insurgés qui n’avaient levé l’étendard de la révolte que le 26 mai, se trouvaient dès le 30 mai, en possession de toute la partie sud du comté de Wexford, à l’exception de Ross et de Duncannon. Ce fort n’était pas susceptible d’être enlevé d’un coup de main. Quant à l’autre position, elle fut sauvée par des retards des rebelles. La partie septentrionale du comté fut envahie dans des conditions fort peu