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DU MANGEUR D’OPIUM

des forces militaires ; en aucune circonstance ils n’en montrèrent aussi peu. Le poste militaire le plus rapproché était le fort de Duncannon, à trente-trois milles de là. Le maire de Wexford y avait, le 29, dépêché un exprès pour exposer la situation et demander un secours immédiat. Le général Fawcet répondit qu’il se mettrait lui même en marche, le soir même, avec le 13e régiment, une partie de la milice du Meath et une artillerie suffisante. Comptant sur ces promesses, les petits corps de milice et de yeomanry qui se trouvaient à Wexford, se chargèrent bravement à l’avance des services les plus pénibles. Quelques compagnies de milice du Donegal, formant un total de moins de 200 hommes, marchèrent aussitôt vers une position qui se trouvait entre le camp des rebelles et Wexford, tandis que d’autres, du nord de Cork, entreprenaient avec le même empressement, de mettre la ville en état de défense. Pendant ce temps-là, le général Fawcet, ne consultant que ses aises, avait fait une halte d’une nuit, bien qu’il sût à quoi s’en tenir sur les dangers de la situation, à un point qui se trouvait à seize milles de Wexford. Il avait toutefois envoyé en avant un petit détachement, avec une partie de son artillerie. Le tout fut intercepté le lendemain aux Trois Rochers par les rebelles, (tant les officiers généraux montrèrent alors d’empressement à agir et à s’informer) et les hommes furent massacrés jusqu’au dernier. Deux officiers échappés du carnage portèrent la nouvelle aux postes avancés des hommes du Donegal, mais ceux-ci, loin de perdre cœur, marchèrent immédiatement contre l’armée rebelle, malgré l’énorme disproportion numérique, dans le but de reprendre l’artillerie. Cette con-